jeudi 18 décembre 2008

Motion votée par les trois Conseils de l'université du Maine le 17 décembre 2008

Les trois Conseils de l’Université du Maine, réunis en assemblée le 17-12-08, au Mans, protestent vigoureusement contre la dotation budgétaire allouée par le ministère pour 2009 et s’indignent des suppressions de postes annoncées pour les 3 prochaines années.

Au niveau budgétaire, un nouveau système d’allocation des moyens a été mis au point par le ministère. Ce système, censé reposer sur de «nouveaux critères» définis de façon totalement opaque, aboutit à pénaliser les Universités pluridisciplinaires hors santé comme l’Université du Maine. C’est ainsi que notre Université voit sa Dotation Globale de Fonctionnement diminuer au regard des missions nouvelles et des charges qu’elles induisent. Cette diminution est artificiellement masquée par une augmentation des crédits du plan «Réussite en Licence».

Selon ces critères opaques, l’Université du Maine devient tout à coup une Université sur-encadrée. L’assemblée des 3 Conseils s’inquiète vivement des conséquences budgétaires que cette situation entraînera pour 2009 et les années suivantes. Au titre de ce prétendu sur-encadrement inopiné, 5 postes seront supprimés en 2009 et 2 autres au moins chacune des années suivantes dans notre Université, soit 9 postes au moins en 3 ans. Ces suppressions sans précèdent s’inscrivent dans un mouvement général portant sur des centaines de postes dans presque toutes les Universités.

L’Université du Maine, comme les autres Universités, ne peut tout simplement pas fonctionner dans de telles conditions. Cette dotation budgétaire et ces suppressions d’emploi la fragilisent à plusieurs niveaux, notamment par la nécessité de recourir encore plus largement à des heures complémentaires et à l’embauche massive de personnels précaires pour les BIATOSS, au détriment de la formation, de la recherche et de la vie étudiante. Dans ce contexte qui voit également le démantèlement du CNRS, l’Université du Maine s’inquiète de l’avenir de ses unités mixtes de recherche (UMR CNRS).

La notification de la dotation budgétaire relève d'une méthode devenue habituelle et néanmoins insupportable régissant les relations entre le ministère et les Universités, méthode faite d'injonctions permanentes, de changement systématique de règles sans même que les nouvelles ne soient connues, d'obligation d'obtempérer dans l'urgence, méthodes qui relèvent davantage d'une caporalisation que d'une mise en oeuvre d'une autonomie de pensée et d'action dans la «gouvernance» des Universités.

Dans ce contexte général, les craintes des IUT concernant le caractère national de leurs diplômes et l’attribution de leur dotation sont tout à fait légitimes et justifiées.

C'est ainsi que la réforme de la formation des maîtres s'engage dans des conditions alarmantes pour les objectifs énoncés d'amélioration de la formation au métier d'enseignant. Le calendrier de cette réforme, les contraintes budgétaires de celle-ci, l'absence de réflexion quant à l'articulation entre master notamment recherche et concours vont conduire tout à la fois à un affaiblissement de la formation professionnelle et disciplinaire, à un renforcement de la sélection sociale dans l'accès à ces métiers. C’est clairement une remise en cause importante du concours comme modalité d'accès à la fonction publique d’enseignement et la constitution d'un vivier de précaires pour une gestion de plus en plus contractuelle des recrutements qui est annoncée. L'assemblée des trois Conseils estime qu'en l'état, il nous est impossible de pouvoir nous inscrire dans une telle réforme et, a fortiori, de pouvoir déposer les maquettes. L'Assemblée réitère sa demande expresse d'un véritable moratoire et souhaite que tous les universitaires de toutes les Universités travaillent ensemble à rendre effectives les motions que leurs Conseils ont adoptées en la matière et qui engagent les Présidents d'Université.

Concernant la révision du décret de 1984 relative aux statuts des enseignants-chercheurs, entrant en vigueur dès la rentrée 2009, l'assemblée des trois Conseils condamne fermement la volonté de déconstruire les garanties statutaires des personnels en ouvrant grand les portes à une modulation générale des services qui met en concurrence les personnels et stigmatise la fonction d'enseignement. Il marque le début de la fin du caractère national du service et du statut des enseignants-chercheurs. De manière très claire, le ministère se propose de compenser les diminutions du nombre d’enseignants-chercheurs en réformant leur statut pour leur imposer des heures d’enseignement plus nombreuses les soumettant aux desideratas des autorités locales. L'assemblée des trois Conseils ne peut se retrouver dans de tels bouleversements et se prononce en faveur de l'adoption par les instances de l'Université de règles qui garantissent l'égalité de traitement de tous les personnels. Elle demande aux Présidents d’Université de condamner le décret sur les statuts des enseignants – chercheurs, de refuser la précarisation croissante de tous les personnels et d’écarter les modulations salariales et de service.

L'assemblée demande instamment à l’équipe présidentielle et en particulier au Président de l’Université de porter ces différents points au sein de la CPU et vis-à-vis du ministère.
S'il revient, dans un tel contexte, aux instances de l'Université de veiller au respect des principes de service public, il revient aussi aux personnels et aux étudiants de se saisir de cette situation.

Motion votée à l’unanimité : 41 votes pour (33 présents, 8 procurations)

mardi 16 décembre 2008

Motion votée au CNESER le 15 décembre 2008

Alors que les missions et compétences confiées aux universités sont en augmentation, c'est plus de 200 suppressions d'emplois (enseignants-chercheurs, enseignants, personnels BIATOSS) qui sont affichées sur l'ensemble des universités, avec, dans certains cas, une amplification des sous dotations constatées ces dernières années et l'alourdissement des charges de travail des personnels au détriment de la formation et de la recherche. Hors inflation, c'est moins de 3 % d'augmentation globale pour l'ensemble des universités.
Le CNESER dénonce la politique gouvernementale dans l'enseignement supérieur et la recherche qui conduit à un affaiblissement du service public d'enseignement supérieur et de recherche, au creusement des inégalités entre établissements, à un renforcement des inégalités entre étudiants et à une dégradation de leurs conditions de vie, ainsi qu'à une détérioration des conditions d'emploi et de travail des personnels. [...]
Le CNESER déplore que le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche prenne l'option du redéploiement de postes pour donner l'illusion de remédier au sous-encadrement de certains établissements. [...]
Le CNESER dénonce des orientations budgétaires qui font peser de sérieuses menaces sur l'exécution de mesures déjà annoncées par Valérie Pécresse et tournent le dos aux objectifs qu'elle prétend afficher (refusant une politique pluriannuelle d'amélioration de la vie étudiante, supprimant 1030 postes, dégradant l'encadrement hypothéquant la réussite du plan Licence). [.. .]
La crise actuelle témoigne du besoin de dépenses d'avenir notamment pour faire face à ses conséquences économiques et sociales.
En conséquence, le CNESER considère que le budget 2009 et sa répartition sont inacceptables et doivent êtres revus à la hausse.
Le CNESER demande :
  • Un plan de recrutement pluriannuel d'enseignants-chercheurs et de BIATOSS ;
  • Le rétablissement des postes supprimés et la création, dès 2009, d'au moins 1000 emplois nouveaux ;
  • La mise en place d'un plan d'action sociale étudiant (10ème mois de bourses et augmentation du nombre et du montant des bourses) ;
  • Un plan national de rénovation des universités.

Signée par : SNESUP-FSU, SNASUB-FSU, FSU, UNEF, FERCSUP-CGT, CGT, SGEN-CFDT, UNSA, FCPE, CFTC, FO, Sud Education (Pour : 34 Contre : 10 Abstention : 7 NPPV : 5)

--------- composition CNESER--------------------------

Le CNESER jouant un rôle consultatif est composé de 69 membres. Il est présidé par le ministre chargé de l'enseignement supérieur ou par la personne que le ministre désigne à cet effet. Outre le ministre, le CNESER compte 68 conseillers.

Il comprend 45 représentants des universités et établissements assimilés, dont :

  • 4 représentants de la Conférence des présidents d'université (CPU) ;
  • 1 représentant de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs (CEDEFI) ;
  • 22 enseignants-chercheurs, enseignants ou chercheurs dont 11 professeurs des universités ou assimilés,
  • 11 étudiants (en 2008 par ordre d'importance, 5 élus UNEF, 2 FAGE, 2 UNI, 1 Cé et 1 PDE),
  • 7 représentants des personnels non-enseignants dont un conservateur des bibliothèques.

Par ailleurs, 23 personnes, représentent les forces politiques, économiques, sociales et culturelles du pays. Ce groupe comprend un député, un sénateur et un membre du Conseil économique et social. Il comprend également un représentant d'un établissement d'enseignement supérieur qui ne soit ni une université ni une école d'ingénieurs et un représentant des chefs d'établissement secondaire comportant des classes post-baccalauréat. Les 18 autres représentants des forces économiques et sociales sont désignés par les syndicats professionnels, à parité entre syndicats de salariés et organisations patronales.

Tous ces membres sont nommés pour 4 ans, à l'exception des étudiants qui sont désignés pour 2 ans.

Motion Statut Enseignant-e/chercheur-e Université de Nantes

Motion votée le 12 décembre 2008 à l'unanimité par le CA de l’Université de Nantes
(pour : 19 voix ; contre : 0 ; abstention : 0)
Après avoir examiné le projet de décret modifiant le statut des enseignant-e-s/chercheur-e-s, le CA de l’université de Nantes en demande le retrait, parce que ce décret affaiblirait en réalité ce statut, avec des risques de conséquences négatives :
  1. Sur l’égalité de traitement.
  2. Sur l’indépendance des enseignant-e-s/chercheur-e-s.
  3. Sur le caractère collégial de leur travail.
  4. Sur la prise en compte effective de toutes les tâches qu’ils/elles assurent.

lundi 15 décembre 2008

Motion de l'ASES

Motion de l’Association des Sociologues Enseignants dans le Supérieur

12 décembre 2008

L’ASES demande le retrait du projet de décret réformant les statuts des enseignants chercheurs ; rejette le démantèlement du CNRS et la précarisation des emplois scientifiques.

Les réformes en cours, préparées sans concertation, vont à l’encontre d’une politique de recherche et d’enseignement de qualité.

L’ASES s’oppose :

  • aux pleins pouvoirs des présidents des universités dans une gestion individuelle et locale des carrières et à la dépossession des instances paritaires nationales élues de leurs prérogatives. Loin de conduire à récompenser « l’excellence », cela aboutira à un traitement arbitraire des situations personnelles et mettra en cause l’indépendance intellectuelle et scientifique des enseignants chercheurs
  • à l’exacerbation des rivalités entre enseignants chercheurs pour l’accès aux moyens et aux publications.
  • à la modulation des services conduisant à assimiler l’enseignement à une sanction et à le réduire à une tâche officiellement « non-noble » par opposition au prestige supposé de la recherche. Cette politique ne peut aboutir, à l’avenir, dans un contexte de désengagement financier de l’Etat et de durcissement du système normatif d’évaluation, qu’à un alourdissement des services d’enseignement jusqu’à 384 heures annuelles. Au-delà de la remise en cause du statut d’enseignant chercheur, cela sera immédiatement préjudiciable à la qualité de l’enseignement dispensé aux étudiants. L’ASES rappelle le lien indissociable entre enseignement et recherche.
  • à la sortie progressive des statuts de la fonction publique d’Etat à laquelle risquent de conduire ces réformes inappropriées.
  • au démantèlement du CNRS en instituts, au mouvement de suppression de la quasi-totalité des UMR, et à la diminution des postes de chercheurs statutaires mis en concurrence avec des chaires dites d’excellence.
  • à la précarisation croissante de la recherche et de l’enseignement supérieur qui se traduit par une réduction drastique du nombre de postes pour les jeunes chercheurs.
  • à l’institutionnalisation des inégalités entre établissements qui ne peut que pénaliser les étudiants d’origine populaire.

Dans ces conditions, l’ASES appelle les collègues de la discipline à se mobiliser selon des modalités définies au plan local ou national (toutes formes de grève, moratoire sur les expertises, boycott des évaluations, etc.).

Le conseil d’administration de l’ASES réuni le 12 décembre 2008.

Motion du personnel de Paris Dauphine

Les personnels de l’Université Paris-Dauphine réunis en assemblée générale le 12 décembre 2008 demandent le retrait du projet de décret réformant les statuts des enseignants-chercheurs (maîtres de conférences et professeurs d’université).

Ils s’opposent en particulier à la modulation des services qui ne peut aboutir, dans un contexte de désengagement financier de l’Etat, qu’à un alourdissement des services d’enseignement au-delà des 192 heures annuelles actuelles et à une dévalorisation du statut d’enseignant-chercheur.

mardi 2 décembre 2008

Appel de Lyon

L’ASES a signé un texte s’inquiétant de l’avenir des sciences économiques et sociales dans le cadre de la réforme du lycée projetée. Cette « déclaration de Lyon » a été présentée à l’occasion des Journées de l’économie 20-21-22 novembre 2008
Déclaration de Lyon

Les sciences économiques et sociales dans le lycée du XXIe siècle
La réforme du lycée qui est en cours d’élaboration jette les bases du lycée du XXIe siècle.
A quels savoirs les élèves du lycée doivent-ils être formés ?
Au-delà des débats techniques sur l’organisation du lycée, il nous semble nécessaire de réaffirmer le rôle irremplaçable des sciences sociales dans la formation que doivent acquérir tous les lycéens. Les sciences économiques, la sociologie, la science politique sont indispensables aujourd’hui pour se comporter en acteurs éclairés de la vie sociale. Ces disciplines ont produit des connaissances qui obéissent aux exigences de scientificité. L’accès à ce champ du savoir et à ses méthodes (la « troisième culture ») est aussi important pour les élèves que l’accès aux savoirs produits par les mathématiques, les sciences de la nature et les humanités.
Les sciences économiques et sociales, discipline scolaire enseignée à certains lycéens depuis 1967, doivent donc conserver et même élargir leur place dans le lycée de l’avenir.
Au niveau de la classe de seconde, les élèves doivent acquérir une culture de base en sciences sociales. En effet, ces disciplines n’étant pas enseignées au collège, il faut que les élèves puissent découvrir les SES en seconde afin d’être en mesure d’élaborer des choix raisonnés d’orientation. Une place marginale attribuée aux SES en seconde par cette réforme serait contradictoire avec la nécessité pour les élèves d’explorer des disciplines nouvelles afin de construire un parcours de formation cohérent correspondant à leurs aspirations. C’est pourquoi nous demandons au ministère de l’éducation nationale d’engager une négociation sur la place de l'enseignement de SES afin que tous les élèves suivent cet enseignement en classe de seconde.
Au niveau du cycle terminal, le parcours « Sciences de la société » doit constituer, au même titre que les autres parcours, et selon la formule du rapport Guesnerie, un parcours d’excellence ouvrant sur l’ensemble des formations supérieures dans le champ des sciences sociales (Université, CPGE…). Cela suppose une place significative des SES en association notamment avec les mathématiques, la philosophie, l’histoire et géographie et les langues. Par ailleurs, les élèves des autres parcours ("Humanités", "Sciences" ou "Technologie") doivent pouvoir accéder à des modules optionnels de sciences économiques et sociales afin de compléter leur formation.Si, dans le cadre de la réforme, les programmes sont amenés à évoluer, ils doivent à la fois expliciter les fondements scientifiques de l’enseignement des SES, initier les élèves aux savoirs et aux méthodes de chaque discipline, continuer à permettre des croisements disciplinaires entre sciences sociales et favoriser la mise en oeuvre de démarches pédagogiques qui motivent les élèves et donnent du sens aux apprentissages tout en conservant les objectifs assignés à cet enseignement (formation citoyenne, acquisition de méthodes d’analyse rigoureuses et préparation à la poursuite d'études supérieures notamment).
Organisations signataires : Association Française de Sociologie (AFS) Association Française de Science Economique (AFSE), Association Française de Science Politique (AFSP), Association des professeurs de classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC), Association des Professeurs de Khâgne et Hypokhâgne B/L en SES (APKHKSES), Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales (APSES), Association des Sociologues Enseignants du Supérieur (ASES)
Ce texte est notamment soutenu par : Christian Baudelot, Stéphane Beaud, Alain Beitone, Philippe Cibois, Denis Clerc, Yves Crozet, Yves Deloye, Bernard Drevon, Roger Establet, Philippe Heudron, Jean-Luc Gaffard, Jérôme Gautié, Jacques Guin, Bernard Lahire, Henri Lanta, Pascal Le Merrer, Philippe Meirieu, Thomas Piketty, Michel Rocard, Isabelle Waquet, Philippe Watrelot.

Ordre du jour du CA du 12 décembre

  1. Transition avec l'ancien bureau
  2. Le point sur les manifestations à organiser:
    - Prochaine assemblée générale
    - Semi-plénière pendant le congrès de l'AFS
    - Etats-Généraux de la sociologie
  3. Prises de positions :
    - sur l’avant projet de décret « enseignant-chercheur »
    - sur la mastérisation des concours
    - sur l’engagement aux côtés de SLU et SLR
    - sur la situation des sciences économiques et sociales
  4. Outils de communication:
    - bulletin
    - blog/site/ wikiauditions
  5. Campagne d'adhésion: nouveaux tarifs
  6. Répartition des rôles au sein du CA
  7. Questions diverses

10 bonnes raisons de faire grève et de manifester le mercredi 3 décembre

  1. Dans le contexte économique et social actuel, il y a une forte demande sociale pour que tou-te-s les lycéen-ne-s suivent un enseignement de SES. Selon un sondage TNS Sofres révélé lors des Journées de l’Economie à Lyon en novembre 2008, 73 % des Françai-se-s estiment que l’information économique est peu ou pas du tout accessible et compréhensible, et 85 % sont favorables à une initiation à l’économie dès le secondaire.
  2. Le projet de réforme de la seconde marginalisera l’option SES en seconde. Des 43% actuels d’élèves de seconde qui choisissent les SES parmi Latin, LV3, IGC, ou MPI, ISI, combien choisiront notre enseignement lorsqu’il sera en concurrence avec un module d’approfondissement de math, littérature, physique-chimie ou sciences de la vie et de la terre ?
  3. A terme, c’est l’orientation vers le futur parcours « Sciences de la Société » qui risque de se tarir, les élèves ne pouvant pas effectuer une orientation raisonnée en fin de seconde sans connaître une des « dominantes » de ce parcours. Par ailleurs, la réforme de la seconde prépare une fusion entre les actuelles séries ES et STG. Dans le cycle 1ère-Terminale, les SES ne seront qu’une dominante parmi quatre au sein du parcours « Sciences de la Société » en compagnie du Droit, des Sciences de Gestion et de l’Histoire-Géographie. Il a même été évoqué de scinder les SES entre des modules de sociologie et d’économie. Ce remodelage fait fi des complémentarités fortes qui existent actuellement dans la série ES entre les SES, les mathématiques, l’histoire-géographie, les langues et la philosophie, complémentarités qui permettent un haut niveau de culture générale propice à la réussite dans les études supérieures qu’elles soient courtes, longues ou des plus sélectives.
  4. Le projet de réforme de la seconde est inacceptable en termes de conditions pédagogiques d’enseignement : perte de la durée annuelle (- 40% de l’horaire élève) mais aussi et surtout des TD. Que transmet-on à des lycéen-ne-s de 15 ans en 4 mois de cours à 35 élèves par classe ?
  5. Le projet de réforme de la seconde est inacceptable en termes de nombre futur de postes et de recrutement : - 40% de l’horaire élève en seconde, probable disparition des TD, baisse du taux de lycéen-ne-s choisissant SES en seconde (15% au lieu de 43% actuellement ?) = près de 1000 postes excédentaires ?
  6. La réforme est précipitée et risque de s’appliquer avec de nombreux dégâts collatéraux non prévus pour les futurs lycéen-ne-s mais aussi pour les personnels et en première ligne les enseignant-e-s. Il est inadmissible de prétendre réaliser des programmes de qualité pour la rentrée prochaine en convoquant des groupes d’experts mi-novembre et en leur demandant de confectionner un programme en un mois. Au minimum, Xavier Darcos doit repousser sa réforme en 2010 et organiser une véritable consultation du monde enseignant.
  7. Le mois de décembre a été annoncé par le ministère comme le mois de la finalisation : c’est maintenant ou jamais qu’il faut se mobiliser pour accroître un rapport de force permettant des avancées sur les SES, une refonte et un report de la réforme. (Roger Guesnerie est reçu le 28 novembre sur la question de la place des SES en seconde, Xavier Darcos annonce la structure définitive de la seconde la semaine du 8 décembre, le projet serait soumis au Haut Conseil de l’Education le 23 décembre (consultatif).
  8. La réussite éclatante de la mobilisation du 20 novembre (près de 80% de grévistes parmi les professeur-e-s de SES) est en train de changer la donne. Nous ne pouvons nous permettre un échec le 3 décembre à Paris : l’objectif est de mobiliser 2000 enseignant-e-s de SES pour la manifestation (13h) et le meeting qui suivra (15h30-17h). En janvier 2005, contre le projet de réforme de Fillon (qui marginalisait déjà l’option SES en seconde) nous avions été 1000 à Paris et nous avions gagné !
  9. Le soutien aux SES n’a jamais été aussi large. Jamais nous n’avons réussi à faire autant l’unanimité sur la nécessité d’une présence forte des SES au lycée, des syndicats d’enseignant-e-s (SNES, SGEN, CGT-Education, Sud-Education) et d’étudiant-e-s (UNL, FIDL et UNEF) aux représentant-e-s de l’enseignement supérieur et de la recherche (AFSE, AFS, AFSP, APKHKSES, APHEC) en passant par le CODICE et des personnalités telles que Philippe Meirieu ou Michel Rocard. Sans compter le nombre important et croissant des questions écrites des parlementaires.
  10. La défaite est impossible. La victoire est à portée de main, nous devons continuer à monter en puissance dans notre mobilisation pour faire céder le ministre. Cette journée a un coût pour chacun-e (une journée de grève, un déplacement à Paris, faire garder ses enfants, revenir fatigué-e tard mercredi soir) mais c’est ce coût qui fait la force et la valeur d’une manifestation réussie et il sera largement compensé à long terme par notre victoire et par la joie de se retrouver ensemble à Paris, de se sentir unis et soutenus par les personnalités et organisations présentes lors du meeting.


    SES We can !

APSES

Mobilisation pour la défense des Sciences économiques au lycée

Une grande partie de nos étudiant-e-s de sociologie ont fait auparavant un cursus de Sciences économiques et sociales au lycée. Or, aujourd'hui, cet enseignement est grandement menacé par la réforme du lycée. Le projet de réforme prévoit un parcours à dominante « Sciences de la société » en première et en terminale où les élèves auraient à choisir sur l’ensemble du cycle 16 modules semestriels de spécialisation, dont 9 à choisir parmi les modules de cette dominante (économie, sociologie, droit, gestion etc.). Cette modularisation risque de déboucher sur une juxtaposition de fragments d'économie et de sociologie. Il s’agira alors d’une disparition pure et simple des SES au lycée : plus de possibilité de croiser les démarches économiques et sociologiques et une probable relégation de la sociologie.

Par ailleurs, les dernières annonces de la DGESCO (Direction générale de l'enseignement scolaire) sont catastrophiques :
*Suppression des TD en seconde.
*Module de SES qui ne sera pas évalué et qui pourrait ne donner lieu qu'à une simple appréciation !

Dans ces conditions, l'Association des Professeurs de sciences économiques et sociales (APSES) fait signer depuis plusieurs semaines un appel :
http://www.apses.org/petitions/index.php?petition=3

Par ailleurs, l'APSES appelle tous les professeur-e-s de SES à être en grève le mercredi 3 décembre ; et tou-te-s ceux/celles qui sont attaché-e-s à cette discipline (parents, citoyen-ne-s, collègues d'autres disciplines, élèves, ancien-ne-s élèves...) à venir manifester le mercredi 3 décembre à 13h RDV Madeleine-République, 15h30 : meeting à la bourse du travail avec prises de parole des soutiens).