Motion de l’Association des Sociologues Enseignants dans le Supérieur
12 décembre 2008
Les réformes en cours, préparées sans concertation, vont à l’encontre d’une politique de recherche et d’enseignement de qualité.
L’ASES s’oppose :
- aux pleins pouvoirs des présidents des universités dans une gestion individuelle et locale des carrières et à la dépossession des instances paritaires nationales élues de leurs prérogatives. Loin de conduire à récompenser « l’excellence », cela aboutira à un traitement arbitraire des situations personnelles et mettra en cause l’indépendance intellectuelle et scientifique des enseignants chercheurs
- à l’exacerbation des rivalités entre enseignants chercheurs pour l’accès aux moyens et aux publications.
- à la modulation des services conduisant à assimiler l’enseignement à une sanction et à le réduire à une tâche officiellement « non-noble » par opposition au prestige supposé de la recherche. Cette politique ne peut aboutir, à l’avenir, dans un contexte de désengagement financier de l’Etat et de durcissement du système normatif d’évaluation, qu’à un alourdissement des services d’enseignement jusqu’à 384 heures annuelles. Au-delà de la remise en cause du statut d’enseignant chercheur, cela sera immédiatement préjudiciable à la qualité de l’enseignement dispensé aux étudiants. L’ASES rappelle le lien indissociable entre enseignement et recherche.
- à la sortie progressive des statuts de la fonction publique d’Etat à laquelle risquent de conduire ces réformes inappropriées.
- au démantèlement du CNRS en instituts, au mouvement de suppression de la quasi-totalité des UMR, et à la diminution des postes de chercheurs statutaires mis en concurrence avec des chaires dites d’excellence.
- à la précarisation croissante de la recherche et de l’enseignement supérieur qui se traduit par une réduction drastique du nombre de postes pour les jeunes chercheurs.
- à l’institutionnalisation des inégalités entre établissements qui ne peut que pénaliser les étudiants d’origine populaire.
Dans ces conditions, l’ASES appelle les collègues de la discipline à se mobiliser selon des modalités définies au plan local ou national (toutes formes de grève, moratoire sur les expertises, boycott des évaluations, etc.).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire