Un chercheur du CNRS, Vincent Geisser, (Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman, IREMAM, Aix-en Provence) fait actuellement l'objet d'une procédure disciplinaire pour avoir protesté contre l'attitude d'un représentant du Haut Fonctionnaire de Défense et de Sécurité du ministère de l'Éducation Nationale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche auprès du CNRS.
Si nous sommes persuadés que la commission paritaire traitera comme il se doit un dossier disciplinaire vide, cette mise en cause ne laisse pas d’inquiéter nos communautés scientifiques. Il n'est pas admissible que sous des prétextes de sécurité, et dans un cadre qui nous semble déborder largement le champ des missions dévolues au fonctionnaire de défense, ce dernier s’immisce dans les recherches de Vincent Geisser, mais visiblement aussi dans celles d’autres chercheurs, en particulier ceux qui travaillent sur le Moyen-Orient ou d’autres espaces géopolitiques jugés sensibles, au nom de considérations d’ailleurs bien discutables. Il en va de l’indépendance et donc de la pérennité de la recherche, mais aussi des libertés démocratiques.
Et l’on rappellera au demeurant que c’est bien la vocation même des sciences sociales que de saisir des sujets qui font débat dans nos sociétés et de proposer sur ceux-ci des éclairages multiples et non la confirmation de présupposés, fussent-ils dominants.
Nous demandons qu’il soit mis fin à ce harcèlement sécuritaire dont est l’objet Vincent Geisser et d’autres chercheurs. Nous appelons les membres de nos communautés à se mobiliser afin de veiller à ce qu’il en soit bien ainsi.
Philippe Cibois, Président de l’Association Française de Sociologie (AFS)
Frédéric Neyrat, Président de l’Association des Sociologues Enseignants du Supérieur (ASES)
Frédérique Matonti, Présidente de l’Association des Enseignants et Chercheurs en Science Politique (AECSP)
Yves Déloye, Secrétaire Général de l’Association Française de Science Politique (AFSP)
Si nous sommes persuadés que la commission paritaire traitera comme il se doit un dossier disciplinaire vide, cette mise en cause ne laisse pas d’inquiéter nos communautés scientifiques. Il n'est pas admissible que sous des prétextes de sécurité, et dans un cadre qui nous semble déborder largement le champ des missions dévolues au fonctionnaire de défense, ce dernier s’immisce dans les recherches de Vincent Geisser, mais visiblement aussi dans celles d’autres chercheurs, en particulier ceux qui travaillent sur le Moyen-Orient ou d’autres espaces géopolitiques jugés sensibles, au nom de considérations d’ailleurs bien discutables. Il en va de l’indépendance et donc de la pérennité de la recherche, mais aussi des libertés démocratiques.
Et l’on rappellera au demeurant que c’est bien la vocation même des sciences sociales que de saisir des sujets qui font débat dans nos sociétés et de proposer sur ceux-ci des éclairages multiples et non la confirmation de présupposés, fussent-ils dominants.
Nous demandons qu’il soit mis fin à ce harcèlement sécuritaire dont est l’objet Vincent Geisser et d’autres chercheurs. Nous appelons les membres de nos communautés à se mobiliser afin de veiller à ce qu’il en soit bien ainsi.
Philippe Cibois, Président de l’Association Française de Sociologie (AFS)
Frédéric Neyrat, Président de l’Association des Sociologues Enseignants du Supérieur (ASES)
Frédérique Matonti, Présidente de l’Association des Enseignants et Chercheurs en Science Politique (AECSP)
Yves Déloye, Secrétaire Général de l’Association Française de Science Politique (AFSP)
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